Introduction
L'objectif
d'un tel ouvrage est naturellement d'améliorer les conditions de
surfs afin d'obtenir des vagues proches de la perfection inspirées
par les meilleures vagues des spots du monde entier. Cependant, dans la
grande majorité du petit nombre d'ouvrages construits à ce
sujet, avoir de belles vagues n'est pas l'élément déclencheur
de la mise en route d'un tel projet : problèmes d'érosion
et souci de protection du milieu côtier semblent en être le
déclic.
Noosa beach et Gold Coast
sont deux exemples parmi les plus célèbres de création
de récifs artificiels ayant pour but de protéger le littoral
sans négliger pour autant (bien au contraire même) l'attrait
touristique que pourrait apporter un spot de vagues idéales. Examinons
ces deux exemples.
1/ Noosa beach: protéger et restaurer la plageProblèmes d'érosion:
La cause principale de l'érosion est le courant de long shore venu de l'Ouest, très puissant au niveau du déferlement des vagues.
Plusieurs travaux avaient déja été
effectués: construction d'un épi, méthode de "Beach
Nourishment". Cependant, de nombreux doutes subsistent sur la viabilité
à plus long termes de ces méthodes : 80 000 mètres
cubes de sable apportés sur deux ans, capacité limité
de l'épi....
C'est pourquoi, l'objectif premier étant de stopper ou minimiser le départ de sable de la Plage de Noosa, les discussions menées avec le "Shire Engineer" ont abouti aux objectifs suivants:
Les solutions envisagées :
Plusieurs méthodes ou combinaisons de
solutions ont été étudié afin de résoudre
efficacement ce problème d'érosion, ou de diminuer fortement
l'ampleur. Les solutions envisagées sont les suivantes:
Évaluation de la meilleur solution
à ce problème local:
Pour prévoir avec le
maximum de précision l'impact d'un tel récif, les ingénieurs
ont fait appel à différents logiciels. Le programme
informatique permet de déterminer les caractéristiques optimales
du récif : localisation, géométrie... Il fait appel
à quatre modèles
Cette étude est toute récente:
en effet, le rapport d'étude concernant la modélisation numérique
du récif a été publié le 23 juin 2000 et les
travaux ont dû débuter quelques mois pus tard. C'est pourquoi,
il nous a été impossible de savoir si le récif a répondu
à toutes les exigences à long terme.
2/ Le récif artificiel de Surfer Paradise:Ce récif est un des exemples de récif artificiel à vocation surf le plus célèbre: le récif "Surfer Paradise" se situe sur la côte Gold Coast en Australie.
Schéma B2:
Localisation de la Gold Coast et vue aérienne
du récif
Modélisation numérique de la houle autour d'un tel récif:
Comme pour l'exemple de la plage Noosa, la côte de la Gold Coast est en proie à des phénomènes d'érosion de grande ampleur. C'est pourquoi, en complément d'un projet de rechargement des plages de 1.3 millions de mètres cubes de sables, les gestionnaires ont décidé de construire une nouvelle structure qui réponde aux critères suivants:
En arrière du récif, un salient a été formé par apport de sable. Cependant, pour des raisons analogues à l'exemple précèdent (ouvrage trop récent), nous ne pouvons savoir si l'ouvrage maintiendra ce salient: théoriquement, il le devrait... Les effets sur le littoral avoisinant seront ils en accord avec l'étude mené par les logiciels ?
- stabiliser les plages
- améliorer les conditions de surf dans un site où la marée a une amplitude de 1.2 m.
Photo IIB:
Formation d'un salient sur la plage Gold Coast
Ces exemples mettent en avant les difficultés
de prédiction, à court, moyen et long terme, de l'évolution
de la morphologie du littoral. Quant est il aujourd'hui de la fiabilité
des prévisions de l'évolution de l'environnement côtier
?
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L= long shore C=Cross-shore |
(en année) |
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aux phénomènes naturels |
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des structure humaines |
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-profil de la plage -période de retour de sable |
C+L |
5 |
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-scour at heads -effect on shoreline -leeside scour |
L L+C L |
3 5 5 |
Ces différents données
nous mettent en évidence les limites des prévisions des phénomènes
en milieu en milieu littoral. Malgré de nombreuses recherches et
progrès, ce milieu renferme des incertitudes et nous sommes donc
en droit de nous poser des questions (mais sans remise en cause) sur la
réussite à très long terme des ouvrages humains tels
que les récifs artificiels.
Ces deux exemples "Noosa
Beach" et "Surfer Paradise" nous montrent l'extrême difficulté
de lutter contre le transit sédimentaire. Cependant, les conséquences
de telles érosions ayant un impact sur le tourisme et donc sur l'économie
locale, de nombreux moyens sont mis en oeuvre pour protéger l'environnement
côtier. Cette lutte permet de développer de nouvelles solutions
prometteuses comme le récif artificiel à vocation surf. Cet
ouvrage, qui ne peut se satisfaire à lui-même pour lutter
contre l'érosion, est le fruit d'un très long travail de
d'observation, de compréhension et de modélisation des phénomènes.
Cet type d'ouvrage étant tout récent et les prévisions
parfois limitées, nous ne pouvons actuellement tirer de conclusions
définitives quant à la pleine réussite de ces récifs.
C'est pourquoi la modélisation
du transport de sédiments que nous allons essayer d'effectuer dans
la Troisième Partie n'a pas pour ambition de trouver ou d'anticiper
avec précision les phénomènes sédimentaires.
Nous espérons seulement retrouver plusieurs résultats
expérimentaux que nous venons d'étudier.
Troisième
Partie
Modélisation
du transport de sédiments autour d'un récif artificiel