3) Cas du reef artificiel
L'implantation du reef artificiel entrainant "un changement substantiel d'utilisation de zones du domaine public marime", la loi "littoral" prévoit qu'elle est soumise à une étude d'impact et une enquête publique. L'étude d'impact doit aborder les éléments prévus par le décret du 25 février 1993:
- Description du projet
- Analyse de l'état initial
- Analyse des effets
- Raisons du choix du projet
- Mesures compensatoires
Le projet envisagé dans cette étude est l'implantation d'un reef artificiel en face de la plage de Biscarosse.
Le reef est à vocation surf : l'objectif de cet ouvrage est l'amélioration des conditions de surf par la création d'un "spot" de déferlement de vagues. De plus, il permet de créer une zone de calme relatif derrière le récif (pour la natation ou la plongée par exemple).
Voici la géométrie prévue du reef (étude du binôme 1) :
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Le reef a une longueur totale de 400 mètres environ (plusieurs longueurs d'onde de vagues), pour une hauteur maximale de 3.7 mètres. Il sera constitué de sacs de sable, en suivant par exemple la méthode utilisée pour la réalisation du reef australien de Surfer Paradise (site de la ville de Gold Coast: http://www.goldcoast.qld.gov.au/t_std2.asp?PID=362). Dans ce cas il s'agit de sacs de 200 à 300 tonnes, et d'environ 20 mètres de long.
Biscarosse-plage est située sur la portion landaise du littoral aquitain, à une vingtaine de kilomètres au sud des passes du bassin d'Arcachon. La côte est rectiligne, d'orientation Nord-Sud. Ce littoral est marqué par la présence sur plusieurs kilomètres d'un cordon dunaire sableux. L'estran de la plage de Biscarosse est relativement étroit (75 à 250 m), prolongé par des dunes de 15 m d'altitude environ.
Biscarosse constitue le seul secteur urbanisé de cette portion de littoral entre la pointe d'Arcachon et Mimizan (à plusieurs dizaines de kilomètres au Sud), et constitue à ce titre un secteur sensible aux problèmes d'érosion récurrents sur l'ensemble de cette partie du littoral français.
- Les vents :
Les mesures sont effectuées par la Météorologie Nationale au sémaphore du cap ferret. A l'échelle de l'année, les vents de Nord-Est sont les plus fréquents (18,6%) devant ceux d'Ouest (15,6%) et de Nord-Ouest (15,1%). Globalement, les vents de secteur Est représentent 36,7% du total contre 30,7% pour les vents de secteur Ouest.
La répartition saisonnière montre que les vents de terre sont prédominants en automne et en hiver, alors que la situation est inversée au printemps et en été. ceci met en évidence l'importance des brises thermiques sur la direction des vents. Pendant les saisons froides, la mer est plus chaude que la terre et les vents de terre sont dominants, alors que les vents marins dominent pendant les saisons chaudes.En ce qui concerne l'intensité, 92% des vents sont inférieurs à 10 m/s, et seulement 0,45% dépassent 20 m/s. C'est lors des mois d'hiver que l'on observe le plus fort pourcentage de tempêtes.
Les marées : la marée de la zone de Biscarosse est de type semi-diurne, de période égale à 12h25. A Biscarosse, le zéro des cartes marines (plus basses mers de vives-eaux) se situe à 1,89 m sous le zéro de nivellement IGN69. Les marnages y sont relativement faibles.
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- Les courants de marée:
Il existe différentes sortes de courants le long du littoral:
Les courants généraux et les courants de dérive dus au vent n'ont pas d'influence sur la dynamique sédimentaire.Les courants de marée sont relativement faibles, et giratoires selon le montant et le perdant (vitesse < 20cm/s).
Les courants les plus significatifs pour la dynamique sédimentaire du secteur sont ceux provoqués par la houle, dans lesquels on distingue les courants littoraux qui sont les agents de transport de transit littoral, et les courants perpendiculaires au littoral, qui peuvent atteindre 2 m/s.
- Les mouvements sédimentaires :
Transit littoral : sur le secteur de Biscarosse, le transit littoral résultant de direction Nord-Sud est de l'ordre de 520000 m3/an.
Mouvements dans le profil : liés à l'action directe des houles, ces mouvements contribuent aux variations des profils et à la modification des niveaux de la plage. Ces mouvements et l'instabilité qui en résulte sont des paramètres importants à prendre en compte pour la mise en place d'ouvrages.
Il n'est pas nécessaire de s'intéresser ici à la faune et la flore de Biscarosse, dans la mesure où l'implantation de l'ouvrage n'aura pas une influence sensible sur ces dernières.
- La population
- Les activités
Certains aspects liés au transport sédimentaire sur la plage de Biscarosse ont été abordés plus précisement par le binôme 2
Dans le cas d'un aménagement concernant le domaine des activités touristiques sur le littoral, la loi "littoral" prévoit qu'il appartient aux collectivités locales de "se prononcer sur le type d'équipements qu'elles entendent réaliser, à condition qu'ils s'intègrent aux sites naturels et urbains dans le respect des normes édictées par les schémas de mise en valeur de la mer". L'analyse des effets de l'implantation du reef est donc nécessaire.
C'est essentiellement pendant la période de chantier que les impacts sur l'environnement de l'implantation du reef artificiel se feront ressentir: bruit, circulation des véhicules, inaccessibilité à la plage durant cette période. Il faut également prévoir les gênes éventuelles à l'activité piscicole. Néanmoins, le trait de côte ne devrait pas subir de modifications notables.
Cependant, une fois l'ouvrage installé, le reef ne présentera pas d'impact visuel par son caractère submergé (sa hauteur a été dimensionnée de telle sorte qu'il affleure à marée basse), et aura peu d'impact sur les processus naturels car il reste une barrière franchissable pour les courants et les sédiments.
En revanche, il faut envisager des impacts paysagers et économiques:
- impact paysager : la circulation accrue des touristes peut entrainer une érosion accélérée des dunes, de même les aires de stationnement risquent de s'étendre de façon anarchique.
- impact économique : l'augmentation du nombre de touristes aura des retombées auprès des commerces de bord de mer car le reef constituera un nouveau pôle d'attraction pour Biscarosse.
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3.4) Raisons du choix du projet
Dans le cadre de ce projet fictif, nous n'avons pas envisagé d'autres alternatives.
La loi "littoral" impose des mesures de protection du patrimoine naturel et socio-économique. En particulier, elle rend obligatoire "la reconstitution d'une surface de plage artificielle ou d'un potentiel conchylicole ou aquacole équivalent à ce qui aura été détruit par les travaux de construction". Ainsi, il faudra surveiller les activités de pêche pendant les travaux et verser des dommages aux pêcheurs en cas de diminution provisoire des prises: le raclage du fond marin permettant de remplir les sacs constituant le reef peut avoir des conséquences néfastes sur la faune sous marine.
Pour éviter des dégragations du site naturel liées à l'affluence des touristes, il convient de prévoir l'aménagement de chemins côtiers pour cadrer la circulation des piétons ainsi que des places de stationnement supplémentaires.